Procrastination : des solutions issues des neurosciences

22 Mai 2025

Procrastination : des solutions issues des neurosciences et des sciences cognitives existent. Contrairement à ce que nous entendons souvent en séance de coaching, procrastiner n’est pas un défaut de caractère. En effet, ce n’est pas une défaillance personnelle. Il s’agit plutôt d’un mécanisme de survie face au stress, à la pression ou à l’épuisement mental.

Ainsi, dans mon travail de coach spécialisée dans l’accompagnement de la souffrance au travail, je constate que la procrastination devient un symptôme récurrent. Elle affecte la concentration, l’organisation, et surtout la confiance en soi. Ce n’est pas un simple manque de motivation. C’est souvent un signal d’alerte profond, qui mérite écoute et compréhension.

Cet article vous propose une exploration des mécanismes cérébraux qui se cachent derrière ce comportement. Vous y trouverez également des solutions concrètes, validées scientifiquement, pour en sortir durablement.

1. Procrastination : des solutions issues des neurosciences pour comprendre son cerveau

Fonctionnement cérébral et procrastination

L’amygdale est la première en cause. Ce signal d’alarme niché au creux de notre cerveau reptilien détecte les menaces. Quand une tâche paraît stressante, elle s’active. Cette réaction déclenche une fuite émotionnelle.

Dans le même temps, le cortex préfrontal, chargé de planifier et de décider, se met en veille. Résultat : on évite l’action. Sirois et Pychyl dans Psychological Science en 2016 ont démontré cette interaction entre surcharge émotionnelle et inhibition cognitive.

La peur de l’échec favorise la procrastination

Dans notre travail à la Fabrique de flow, nous le voyons au quotidien en séances. De nombreuses personnes repoussent les tâches car elles redoutent de mal faire. Cette peur bloque l’action. Le cerveau, saturé, cherche à éviter l’inconfort.

Le syndrome de l’imposteur renforce ce mécanisme. Il pousse à l’inaction pour éviter le jugement. En effet, je l’observe souvent dans mes accompagnements. Une cliente me disait récemment : “Si je ne commence pas, je ne peux pas échouer.”

Cette anxiété de la performance est à la source des mécanismes de procrastination. Les sujets les plus perfectionnistes et souvent les personnes les plus efficientes sur le plan cognitif sont malheureusement les plus touchées par la procrastination.

Procrastination et biais cognitifs : des solutions issues des sciences cognitives

Il est intéressant, dans la compréhension des mécanismes de la procrastination, de les relier à des biais cognitifs aujourd’hui bien documentés sur le plan scientifique.

  • Le biais de gratification immédiate pousse à privilégier les distractions.
  • Le biais d’optimisme fait croire que ce sera plus facile demain.
  • La dissonance cognitive crée un malaise entre l’envie d’agir et l’inaction réelle.

Ainsi, ces biais nous trompent. Les reconnaître représente un premier pas pour en sortir. Durant nos accompagnements, nous passons un temps significatifs avec nos clients à identifier ces biais pour mieux les repérer et les désamorcer. Une véritable clé de sortie de la procrastination.
En savoir plus sur nos accompagnements.

2. Procrastination : des solutions issues des neurosciences pour éviter le burn out

Comprendre le cercle vicieux de la procrastination

Remettre au lendemain n’est pas neutre. Cela crée un cycle destructeur résumé dans la boucle suivante :

  1. Accumulation de tâches.
  2. Stress.
  3. Inaction.
  4. Culpabilité.
  5. Baisse de l’estime de soi.

Chez les personnes en burnout, ce cercle vicieux représente l’un des pans importants de l’étiologie de décompensation. Ces personnes s’en veulent et cultivent une culpabilité exacerbée mais se sentent incapables d’agir. Le coaching aide à sortir de ce schéma auto-saboteur. Lors de nos séances, nous utilisons des outils issus des thérapies cognitives et comportementales qui aident à retravailler ses schémas et croyances. Des exercices à effectuer au quotidien avec des objectifs graduels représentent l’autre pan essentiel du travail.

Impact professionnel (et personnel) de la procrastination

C’est indéniable, nous le constatons au quotidien, la procrastination affecte la performance. Les retards s’accumulent. Les relations se tendent. On se sent jugé. De plus, on voit qu’un profil de procrastination qui s’enkyste sans être travaillé peut produire des effets dévastateurs dans la vie personnelle de la personne également.

Dans son Ted Talk de 2016, In the mind of a master procrastinator, Simon Sinek évoque dans un ton doux amer les ravages provoqués par la procrastination.

Avec le temps, cela crée aussi un isolement. L’activité perd son sens. La motivation s’éteint. En cela, c’est un terreau fertile pour le burnout. Au sein de la structure, nous le voyons au quotidien. Ce sont d’ailleurs des signaux d’alerte qui font partie de l’inventaire d’alerte pré burn out que nous sommes habitués à monitorer dans nos accompagnements.

Procrastination masquée : un piège invisible

Certaines personnes compensent. Elles s’activent sur des tâches secondaires, créent des urgences fictives. Ces personnes cherchent à tout contrôler. Dans le désir de contrôle de choses anodines, il y a un cri du coeur et du corps pour sortir d’une situation dysfonctionnelle qui nous échappe.

Ces actions parfois débridées mènent à un quotidien surchargé de détails inutiles, de projets anecdotiques, de petites tâches sans fond qui viennent entamer la confiance en soi et le sentiment d’accomplissement personnel. Cumulés à la fatigue produite, c’est un terrain de décompensation qui doit être désarmé. Si vous vous reconnaissez dans cette situation, n’hésitez pas à nous contacter pour faire le point sur votre situation.

3. Procrastination : des solutions issues des neurosciences et des sciences cognitives pour agir efficacement

Identifier son type de procrastination

Chaque profil a ses blocages spécifiques :

  • perfectionniste : vise l’idéal
  • anxieux : redoute le résultat
  • désorganisé : manque de méthode.
  • rebelle passif : résiste à l’autorité.

S’auto-observer permet de mieux comprendre son propre fonctionnement. Dans nos accompagnements, nous proposons notamment des programmes de journaling pour monter en compétence sur la compréhension de ses propres modes de fonctionnements. En effet, dresser un diagnostic détaillé appuyé sur l’observation de l’existant est une condition essentielle à un accompagnement réussi.

Fractionner pour désactiver l’évitement

Le cerveau aime les petites victoires. C’est ce que montre l’effet Zeigarnik. Commencer une tâche, même partiellement, réduit la tension mentale. Ainsi, pour adresser la procrastination, l’important sera de trouver des mécaniques personnalisées pour initier l’action sur de petits pas.

Découper, planifier, visualiser : ces gestes simples aident à reprendre le contrôle. Ils activent le système de récompense, lié à la dopamine. Au quotidien, pendant nos accompagnements, nous créons avec nos clients des outils sur-mesure adaptés à chacun qui permettent de trouver des hacks efficaces, adaptés à votre profil et à vos objectifs.

Ainsi, une approche personnalisée est essentielle pour réussir à s’extraire durablement de la procrastination. Les méthodes toutes faites issues de livre de développement personnel peuvent être inspirantes. Mais sans une adaptation à l’individu, à son profil, ses leviers de motivation, ses facilités et bloquages, ces méthodes seront abandonnées après quelques semaines ou quelques mois. Renforçant la perte de confiance du procrastinateur. Il est donc essentiel de rompre ce cercle vicieux.

Procrastination : des solutions concrètes issues des neurosciences et des sciences cognitives pour enclencher l’action

  • Activation comportementale : passer à l’acte, même brièvement.
  • Visualisation positive : imaginer la tâche accomplie.
  • Méthode de l’élan : trouver des conditionnements qui permettent d’initier l’action sans coût
  • Désensibilisation à la peur de l’échec : transformer sa croyance sur l’échec en chemin d’apprentissage

Je recommande vivement ces outils en début d’accompagnement. Ils restaurent un sentiment de maîtrise et permettent d’initier de premières actions vertueuses qui donneront de la puissance au travail mené ensemble.

Créer une relation apaisée avec soi-même

La bienveillance envers soi est essentiel. C’est une nécessité. Jugement et culpabilité figent car ils activent le système nerveux autonome sympathique (dit aussi orthosympathique). À savoir, le système fuite / combat qui réquisitionne adrénaline et cortisol. Sécrétés en trop grande quantité, ces hormones affaiblissent le corps et ont des impacts importants sur les fonctions cognitives du pré-frontal.

L’auto-compassion permet de se libérer de cette pression. J’y consacre souvent plusieurs séances de coaching en fonction du profil. Cela transforme en profondeur la relation à soi, ce qui est souvent nécessaire pour des profils abîmés par des années de culpabilité.

Procrastination : des solutions issues des neurosciences et des sciences cognitives capturées au sein d’un accompagnement personnalisé

Se faire accompagner, c’est sortir de l’isolement. Se faire accompagner permet de comprendre son profil, se désamorcer en sécurité des processus à l’oeuvre depuis des années. Le coaching offre un espace d’écoute et de travail actif qui permettent de se mettre en action, de trouver des solutions adaptées et concrètes.

Ainsi, lors de nos accompagnements, nous commençons par éclairer le profil de procrastination pour en comprendre les leviers. Il est essentiel d’adresser aussi le socle de confiance en soi et d’estime personnel pour le renforcer s’il a été mis en difficulté. Des solutions concrètes et des exercices quotidiens sont ensuite proposés pour placer de nouvelles actions chaque jour. De nouveaux comportements s’ancrent petit à petit via la neuroplasticité. Pas de solution magique on / off ! (certains en proposent mais nous alertons sur ces démarches qui ne sont pas sérieuses et ne sont assises sur aucune approche scientifique valable). Ce que nous proposons, c’est un travail en profondeur sur vos modes de fonctionnement pour vous aider à trouver des clés et ressources personnelles afin de vous extraire de façon durables de l’engrenage de la procrastination, sans rechute.

Conclusion

Procrastination : des solutions issues des neurosciences et des sciences cognitives existent ! Ces outils sont aujourd’hui scientifiquement éprouvés et donnent des résultats durables. Un engagement sérieux dans ce travail sera néanmoins nécessaire pour vous permettre de passer les différentes étapes. L’enjeu : retrouver fluidité et sérénité dans votre quotidien professionnel et personnel.

En conclusion, en comprenant les causes profondes, en agissant petit à petit, on peut retrouver du pouvoir sur sa vie. Il ne s’agit pas de tout réussir, mais de recommencer, un pas à la fois.

Pour aller plus loin

  • Si vous êtes en arrêt, découvrez nos fiches pratiques pour sécuriser votre arrêt maladie, comprendre les visites de la CPAM ou préparer une stratégie de départ.
  • Explorez le programme burnout : un livret à annoter, 8 séances audio, des diagnostics approfondis, et des ressources administratives et juridiques.

Ressources expertes complémentaires :

Je suis coach et formatrice et je vous aide à surmonter des épreuves et challenges professionnels

Emmanuelle Wyart Coach Formatrice épanouissement professionnel

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