Les 5 phases qui précèdent un burn-out

18 Déc 2020

Le burn-out et un syndrome insidieux qui s’installe doucement. Il trouve sa source dans des phases de fort challenge professionnelle, d’activité intense, de changement ou de réussite qui alimentent un sentiment de toute-puissance. Les phases pré burn-out peuvent durer plusieurs semaines, des mois voire des années chez certaines personnes. Mais durant cette phase précédant le burn-out effectif, 5 phases sont retrouvées chez la plupart des patients.  

Phase 1 du pré burn-out : le surfonctionnement 

Cette étape pré burn-out est une phase de surchauffe qui se caractérise par un surinvestissement dans une période qu’on croit au départ être de courte durée. Le rapport au travail commence à changer sans que la personne s’en rende compte. Par exemple, le volume horaire s’étend avec un développement puis une systématisation du travail soir et week-end. C’est particulièrement vrai les cadres et les auto-entrepreneurs notamment. Le sommeil en pâtit et le plaisir lié à l’activité professionnelle commence à diminuer. La personne prendre progressivement que ses efforts ne suffisent plus, mais, loin de remettre en question l’organisation du travail, se blâme de ses manquements supposés et redouble d’efforts pour atteindre des objectifs qui sont le plus souvent irréalistes.  

Phase 2  : la saturation 

Sursollicités sur une trop grande période – surtout si la fatigue n’est pas écoutée –, l’organisme et le système psychique commencent à s’épuiser. Des difficultés importantes de concentration et de mémorisation apparaissent et rendent le travail encore plus difficile. La personne a besoin de plus d’énergie et de temps pour produire les mêmes résultats qu’auparavant, ce qui aggrave l’état d’épuisement. Durant cette phase, peuvent aussi apparaître des douleurs physiques. Il est à noter également qu’un changement s’opère sur le plan émotionnel : la personne contrôle moins bien ses émotions, ce qui se traduit souvent par une plus grande irritabilité, une sensibilité exacerbée et une labilité émotionnelle accrue (plus de pleurs notamment).  

Phase 3 : l’échec des mécanismes de compensation et de défense 

La personne installée dans cet engrenage va mettre en place des stratégies pour donner le change et essayer de continuer à performer au même niveau. Malheureusement, ces tentatives échouent provoquant un redoublement d’efforts dans un contexte de capacités physiques et cognitives de plus en plus diminuées. Enfin, ce nouvel état fera progressivement naître un sentiment d’incompétence. La mécanique burn-out est en place et il convient d’agir rapidement. 

Phase 4 du pré burn-out : le repli sur soi 

Cette phase est particulièrement dangereuse, car elle isole la personne, la plaçant ainsi dans une situation encore plus fragilisante. Malgré l’épuisement, la personne continue de s’agiter et de se débattre ; beaucoup de mes clients me disent tout faire pour continuer de « tenir ». « Je vais tenir » / « Il faut que je tienne »… Attention, ce mot « tenir » est symptomatique d’un véritable état d’épuisement avec l’imminence d’un effondrement compatible avec le syndrome d’épuisement professionnel. Souvent, la personne ne voit plus l’intérêt de faire des pauses, ça la mettrait encore plus en retard. La course ne semble pas avoir de fin.

Une désocialisation s’opère également : raréfaction voire disparition  des pauses cafés ou déjeuners entre collègues qui sont systématiquement déclinés. Progressivement, le Moi social disparaît sous un Moi professionnel qui n’existe plus que par ce qu’il doit à l’entreprise. Le Moi s’effaçant, ses besoins biologiques disparaissent avec lui : la santé et le repos sont négligés et la vie personnelle/ familiale / amicale disparaît.  

Phase 5 : l’implosion 

Cette phase est synonyme de surchauffe. La personne continue de « tenir », même si ses ressources sont désormais très profondément entamées et abimées. C’est aussi une période de déni pendant laquelle la personne est incapable de réagir malgré les remarques et avertissements de son entourage professionnel et personnel qui se rend bien compte que quelque chose ne va pas. Pour la personne en pré burn-out, s’écouter et prendre soin d’elle paraît totalement impossible tant elle court déjà après le temps ; ainsi, elle rejettera les incitations à se reposer reçues par son entourage, parfois avec agacement voire avec de la colère. 

Mais dans l’esprit de la personne, il est désormais impossible de s’arrêter ; la seconde de trop pourrait tout détruire. Le système ne tient plus qu’à un fil. Cette angoisse permanente explique l’irritabilité grandissante ainsi que les accès de colère de plus en plus fréquents. C’est une phase pendant laquelle les signaux faibles se transforment en signaux forts. Le corps tente d’envoyer des alertes mais la personne n’écoute pas ces injonctions à s’arrêter. Les manifestations gastriques sont particulièrement fréquentes (nausées, reflux gastro-intestinal, vomissements quotidiens, diarrhée chronique), les signaux dermatologiques sont aussi récurrents (poussées d’acné, zona, eczéma, psoriasis, herpès, verrues, impétigo, panaris…).

Le corps étant affaibli, le système immunitaire aussi et les infections sont fréquentes (problèmes ORL, infections urinaire ou rénale, surinfection de petites plaies…). Si vous cherchez plus d’informations, n’hésitez pas à consulter l’étude consacrée à la prévention du burn-out sur travail.

 

À noter aussi que cet échec à maintenir les performances propulse les personnes en pré burn-out à mettre en place une compensation au niveau chimique. Il est courant qu’en phase 3, 4 ou 5, le personne initie des traitements médicamenteux pour retrouver le sommeil, mieux supporter le stress, supprimer des douleurs chroniques… Il arrive aussi que la personne ait recours à des vitamines, accélère sa consommation de tabac ou d’alcool. Pour d’autres, il pourra s’agir de cocaïne ou d’amphétamines, substances rétroactives particulièrement plébiscités sur certains métiers ou secteurs.  

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Si vous voulez en savoir plus sur les symptômes, consultez notre article Comment détecter le burn out ? Les symptômes à ne pas laisser passer.

Je suis coach et formatrice et je vous aide à surmonter des épreuves et challenges professionnels

Emmanuelle Wyart Coach Formatrice épanouissement professionnel

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