Burn-out : comment partir ? Quelles solutions ?

21 Sep 2021

Quelle stratégie de départ quand on est en burn-out, qu’on n’en peut plus et qu’on ne voit d’autre solution que de partir ? Un article qui fait le point sur les solutions, certaines souvent méconnues des salariés.

Qu’est-ce que le burn-out ?

Le burn-out, aussi appelé syndrome d’épuisement professionnel est un véritable fléau. Cette maladie a vu son taux d’incidence monter en flèche ces 10 dernières années. Trois fois plus de cas en 10 ans. On note aussi une nette accélération depuis la crise Covid.

Le syndrome du burn-out est difficile à identifier car il s’installe insidieusement. Certains salariés incubent le burn-out pendant parfois plusieurs années. Ce fléau de société que constitue le burn-out est encore trop peu diagnostiqué dans sa phase précoce. En effet, il faut un praticien médical aguerri au syndrome et capable de faire de recoupement. Il est souvent difficile pour un médecin traitant de repérer les signaux faibles parmi un corpus de 130 symptômes répertoriés par l’OMS.

Quand et comment le burn-out éclate-t-il ?

Si les signaux sont écoutés trop tardivement, le corps crie. Certes, il existe autant de burn-out que de personnes mais le point commun reste cette phase de bascule. Un moment précis où le salarié ne peut plus. En conséquence, le physique rompt, le cognitif s’arrête net, parfois les deux en même temps. Parmi les personnes que j’accompagne en post burn-out, j’ai vu les cas suivants :

  • malaise cardiaque
  • aphasie soudaine (perte brutale de la parole)
  • trouble ou perte de la marche
  • crise de tétanie
  • convulsions
  • raptus agressif sur le lieu de travail
  • perte de connaissance sur le trajet ou le lieu de travail

Burn-out : partir avant de tomber

Si vous en êtes déjà arrivé là, partir ou à minima de s’arrêter sur une période sur une période suffisamment longue s’impose.

Mais la question se pose déjà si vous cochez une majorité des cases suivantes. Vous avez pu ressentir ou connaître les situations suivantes :

  • Des problèmes de sommeil (réveils nocturnes fréquents)
  • La sensation de ressortir de vos journées de travail « vidé »
  • Plus d’irritabilité et moins de patience avec les autres (collègues, amis, famille…)
  • Plus de sensibilité émotionnelle (colères et/ou pleurs fréquents…)
  • L’impression d’être moins efficace au travail qu’avant (plus de difficultés à mémoriser, planifier, à vous concentrer et procrastination plus fréquente)
  • Une extension de votre volume horaire sur les derniers mois et n’arrivez plus à tenir le rythme
  • Des douleurs plus fréquentes (migraines, maux de ventre, douleurs articulaires ou musculaires…)
  • Des comportements compensatoires (vous avez augmenté votre consommation de tabac, alcool, nourriture, articles de mode…)
  • Une perte de confiance en vous au niveau professionnel
  • Des maladies ou infections plus fréquentes (maladie ORL, dermatologiques, gastro-intestinales, ou infections diverses…)
  • Le sentiment que votre travail n’a pas ou peu de sens
  • Le besoin de prendre certains médicaments pour tenir (somnifères, anxiolytiques, médicaments antiacide, relaxants, stimulants, drogues,…)
  • Une perte de lien progressive avec vos amis et votre famille et un sentiment de solitude grandissant
  • Une fatigue lancinante qu’importe le temps de sommeil que vous arrivez à vous accorder

Ainsi, essayez de détecter les premiers signes du burn-out et, découvrez le Guide pratique sur le burn-out : l’éviter, en sortir, se reconstruire (Editions First)

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Comment partir de son travail suite à un burn-out ? Ne jamais démissionner !

J’insiste sur ce point car j’ai accompagné trop de personnes en post-burn-out, qui faute d’accompagnement adéquat, avaient démissionné. Sur les conseils de médecins traitants souvent peu informés, d’une absence d’accompagnement de la médecine du travail, trop de personnes se sont précarisées. Or le burn-out est un traumatisme physique et psychique grave et invalidant qui nécessite un temps de guérison long. C’est ce que je dis souvent aux personnes que j’accompagne quand elles peinent à accepter ce temps long. Après une fracture ouverte, seriez-vous physiquement capable de courir un marathon un mois après ? Non, il vous faudrait du temps, du calme et surtout laisser la blessure guérir et l’os briser se ressouder.

Pour le burn-out, c’est la même chose. Une personne sortant de burn-out doit être accompagnée, soignée et protégée financièrement au même titre qu’un autre malade. Vous avez cotisé pendant des années pour être protégé, la CPAM ou les Assedics doivent être là pour vous quand vous en avez besoin. Et c’est votre droit.

Ainsi, je ne le répèterai jamais assez, ne démissionnez jamais. Vous n’en pouvez-vous ?

  • Expliquez la situation à votre médecin qui vous arrêtera pour vous mettre en sécurité.
  • Malgré les arrêts, vous n’avez toujours pas réussi à vous remettre sur pieds, entamez une procédure qui vous permettra de quitter votre employeur de façon sécurisée en ne vous privant pas de vos droits au chômage (lire plus bas).

Demander une rupture conventionnelle pour partir suite à un burn-out

Les règles à respecter pour la rupture conventionnelle suite à un burn-out

La rupture conventionnelle permet à l’employeur et au salarié en CDI de convenir d’un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. Elle nécessite de remplir certaines conditions :

  • être conclue d’un commun accord (sans pression de l’employeur pour aboutir à cette solution)
  • être détachée de toute situation de harcèlement moral (sous risque d’annulation par le CPH)
  • ne doit pas contourner les règles qui imposeraient un licenciement économique.
  • être validée par la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (ex-Direccte)

Le risque pour le salarié en burn-out

La rupture conventionnelle doit faire l’objet d’un ou plusieurs entretiens qui permettent de définir les conditions de la rupture (date de la rupture, montant de l’indemnité versée par l’employeur, préavis à effectuer ou non).

Pour un salarié déjà éprouvé par un burn-out avéré, cette négociation peut être éprouvante, voire précipitante. Cette solution n’est à recommander que si la rupture conventionnelle est elle-même proposée par l’employeur ou qu’elle fait partie des pratiques habituelles de l’entreprise.

En savoir plus sur la rupture conventionnelle sur service public.fr.

Comment partir de son travail pour burn-out sur un licenciement négocié avec accord transactionnel ?

Cela concerne une rupture de contrat lorsque la relation de travail a été entachée d’abus. Cette situation concerne notamment des cas où l’employeur n’a pas respecté ses obligations légales vis-à-vis du salarié (obligation de sécurité Art. L4121-1 du Code du travail).

Cette procédure peut aussi être initiée par l’employeur quand il a connaissance d’un fait de harcèlement avéré sur le salarié et qu’il souhaite éviter tout recours prud’homal. Egalement, ce peut être l’occasion de négocier un départ avec une indemnité légale de licenciement ainsi qu’une indemnité additionnelle négociée avec l’employeur.

Recommandation pour le salarié

Dans ce type de configuration, il est nécessaire de se faire accompagner par un avocat spécialisé en Droit du travail. Cet intervenant permettra de sécuriser la transaction et de s’assurer que vos droits sont respectés. Il peut s’avérer être un allié de poids pour négocier vos intérêts sur le plan financier. Ainsi, j’ai construit un réseau d’avocats de confiance spécialisés sur ces problématiques. Ce réseau interdisciplinaire me permet d’accompagner les personnes qui me consultent en les conseillant au mieux mais aussi en les orientant vers des professionnels de confiance, aguerris au droit des risques psychosociaux.

Burn-out : comment partir sur une inaptitude, procédure méconnue et pourtant simple et sécurisante ?

Cette solution est peu connue des salariés alors qu’elle est pourtant simple et non conflictuelle. Dans un cas d’épuisement poussé avec un fort impact émotionnel et psychique, cette procédure est à privilégier. En effet, elle permet au salarié d’éviter toute confrontation avec l’employeur. Par ailleurs elle présente les mêmes intérêts qu’un licenciement ou une rupture conventionnelle. C’est-à-dire qu’elle ouvre droit à l’indemnité de licenciement et au chômage sous réserve d’avoir cotisé sur une période suffisante.

Comment se passe la procédure d’inaptitude médicale ?

L’inaptitude médicale au travail est prononcée par le médecin du travail lorsque l’état de santé (physique ou mentale) du salarié est devenu incompatible avec le poste qu’il occupe.

Avant de prendre cette décision, le médecin du travail doit réaliser au moins un examen médical du salarié concerné et procéder (ou faire procéder) à une étude de son poste de travail.

Lorsqu’il constate qu’aucune mesure d’aménagement, d’adaptation ou de transformation du poste de travail occupé n’est possible, le médecin du travail déclare le salarié inapte à son poste de travail.

Deux situations peuvent se présenter : inaptitude avec possibilité ou sans possibilité de reclassement. Mais, même avec reclassement, le salarié est en droit de refuser la proposition de reclassement qui lui est faite sous réserve de l’argumenter.

Encore une fois, il est nécessaire de se faire accompagner par un professionnel des RPS et/ou un avocat selon la complexité de la situation.

Si vous souhaitez identifier les stratégies de départ les plus adaptées à votre situation, consultez notre Livret : COMMENT QUITTER SON EMPLOI ?

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La prise d’acte, une procédure à double tranchant

Pour savoir comment partir pour burn-out, ce n’est pas la piste que nous recommandons car elle comporte de nombreux risques. Elle est incertaine dans son issue et peut forcément précariser le salarié.

De quoi s’agit-il ?

C’est la rupture du contrat de travail par le salarié en raison de faits qu’il reproche à son employeur.

Pour cette raison, la prise d’acte peut être envisagée lorsque le salarié reproche à l’employeur des manquements suffisamment graves pour empêcher la poursuite du contrat de travail.

Néanmoins, elle peut être justifiée, par exemple, dans les cas suivants :

  • Discrimination ou harcèlement commis par l’employeur
  • Non-paiement de tout ou partie du salaire
  • Modification du contrat de travail sans l’accord du salarié
  • Absence d’organisation des visites médicales obligatoires (sauf si l’absence de visite médicale est due à une simple négligence de l’employeur)

En savoir plus sur la prise d’acte sur service-public.fr

Les points de vigilance de la prise d’acte

Ce mode de rupture produit les effets suivants :

  • licenciement injustifié au bénéfice du salarié
  • démission

En conclusion, les effets de la prise d’acte ont donc des conséquences sur le droit à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), d’indemnités de fin de contrat et d’exécution du préavis.

Une stratégie de départ à établir à froid avec un professionnel

Ainsi, bien qu’il existe de nombreuses possibilités, il est préférable de se faire accompagner. Chaque jour, je conseille des salariés en situation de détresse et m’adapte aux particularités de leurs situations. En effet, culture d’entreprise, ancienneté du salarié, éléments ayant entraîné le burn-out, climat et contexte de travail, projet professionnel du salarié… Autant de points à prendre en compte pour vous guider vers la stratégie de départ la plus sécurisante et adéquat par rapport à votre situation.

L’important est de ne pas rester isolé

Vous pouvez nous contacter pour un premier échange exploratoire. Un accompagnement vous sera proposé ou l’orientation vers des professionnels en Droit du travail faisant partie de notre réseau. Si vous êtes dans l’urgence et souhaitez un entretien d’orientation, prenez RDV sur Doctolib.

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