Suis-je en burn-out ? La grande variété des symptômes rend le diagnostic du burn-out complexe.
Pourquoi est-ce si compliqué à diagnostiquer ?
Imaginez une maladie qui présente plus de 130 symptômes. Rajoutez par dessus des manifestations sur les plans cognitif mais aussi physiologique, émotionnel, organique… Ces troubles pouvant mener à des diagnostics aussi variés que l’accident cardio-vasculaire, l’ulcère, l’ostéoporose, la dépression, ou encore la bipolarité.
En effet, selon les personnes et les terrains, les tableaux cliniques du burn-out s’expriment avec une grande variabilité.
Et pour finir, on rajoute un handicap supplémentaire pour le médecin : la non-spécificité de ces symptômes. C’est-à-dire que chacun des symptômes du burn-out peut être l’expression d’autres maladies ou syndromes et qu’ils ne permettent pas à eux seuls de qualifier le burn-out. On comprend ainsi l’extrême difficulté du professionnel de santé à poser un diagnostic de façon précoce et aussi à assurer un accompagnement sur-mesure.
Burn-out et auto-prévention
Face à ces défauts de sensibilisation et de formation sur cette maladie, le plus efficace reste encore l’auto-prévention. C’est la raison pour laquelle j’interviens chaque jour dans des entreprises.
En présentant aux salariés les premiers signes du burn-out et les symptômes de burn-out avéré, on augmente les chances d’une prise en charge plus précoce. Et plus l’accompagnement se fait tôt, meilleures sont les chances de guérir vite, sans séquelle ou rechute (40 à 50% de rechute selon le Docteur Bauman).
C’est ce pour quoi mon équipe et moi oeuvrons au quotidien dans nos séminaires sur le terrain.
Les premiers symptômes à prendre en compte
- Une plus grande fatigabilité (que le sommeil ne vient pas réguler)
- Un sommeil perturbé (difficulté à l’endormissement et/ ou réveils nocturnes)
- Une extension progressive et insidieuse du volume horaire pour faire face à la charge
- Une plus grande irritabilité et impatience
- Des difficultés de concentration et parfois un ralentissement de l’exécution des tâches professionnelles
- Une désocialisation progressive (report ou annulation d’évènements familiaux ou amicaux)
- Un désengagement de sa santé personnelle (arrêt du sport, report de rendez-vous médicaux importants, mauvaise alimentation avec perte ou gain de poids…)
Suis-je en burn-out ? Les symptômes d’un burn-out avéré
La durée d’incubation d’un burn-out peut aller de quelques semaines à des mois, voire des années (dans le cas de personnes extrêmement résistantes et peu à l’écoute d’elles-mêmes).
Il est d’ailleurs fréquent durant cette phase d’assister à des dénis de burn-out. Le burn-out est un syndrome tellement galvaudé qu’il se conjugue à tous les terrains de la souffrance professionnelle. Et pourtant, il est bien réel. Et il ne touche pas que les autres. Mais beaucoup de personnes éprouvent des difficultés à reconnaître et accepter leur burn-out.
1- Burn-out et symptômes émotionnels
- Hypersensibilité
- Sentiment de tristesse plus fréquent
- Irritabilité et impatience croissantes
- Accès de colère fréquents
- Labilité émotionnelle importante (rires, larmes…)
- Cynisme
- Perte de confiance en soi
- Sentiment d’inutilité
Lire aussi l’article Non écoute des émotions et burn-out
2 – Burn-out et symptômes comportementaux
- Présentéisme au travail pour compenser
- Déni de surmenage
- Repli sur soi et isolement social
- Désengagement progressif et perte de plaisir au travail
- Perte de rigueur, négligences
- Comportements compensatoires (alcool, tabac, sexe, dépenses, jeux d’argent…)
3- Burn-out et symptômes cognitifs
- Hyperactivité suivie d’épuisement
- Problèmes de concentration
- Troubles de l’attention
- Difficultés de planification
- Procrastination, difficulté à la prise de décision
- Troubles du langage (manque de mots, lapsus…)
- Troubles de la mémoire
4- Burn-out et symptômes physiques
- Troubles du sommeil
- Fatigabilité
- Tensions musculaires, douleurs cervicales ou dorsales, névralgies…
- Migraines
- Perte ou gain de poids
- Baisse des défenses immunitaires (atteintes ORL, dermatologiques plus fréquentes)
- Atteintes gastriques (nausées, reflux gastro-oesophagien, diarrhées, vomissements chroniques, ulcères…)
Tous ces symptômes ne sont pas forcément présents mais si vous vous reconnaissez dans une dizaine d’entre eux, il est important d’investiguer votre état.
Pour aller plus loin : Guide interdisciplinaire sur le burn-out (First Éditions)
Je vous recommande aussi l’écoute en podcast de l’émission Sur France Inter Grand bien vous fasse : Comment reconnaître un burn-out ?
La nécessité de se faire accompagner au plus tôt.
Si vous vous posez la question, c’est déjà le signe d’un surmenage avéré qui atteint votre force vitale.
Burn-out : commencer par faire le point avec son médecin traitant
Il est nécessaire de faire le point le plus rapidement possible avec votre médecin traitant pour éviter tout risque grave lié au burn-out :
- AVC
- Crise cardiaque
- Accident neurologique
- Dérèglement thyroïdien
- Développement d’une maladie auto-immune (diabète, psoriasis, sclérose en plaques…)
Si nécessaire, votre médecin pourra ainsi vous prescrire un arrêt de travail (l’éloignement immédiat du travail étant la première mesure de protection lors d’un burn-out).
Burn-out : avertir la médecine du travail
Désormais, la Loi (hors postes à haut risque) impose une visite à la médecine du travail tous les 4 ans. Ce qui est bien trop peu au vu des mutations profondes et rapides que connaît le monde du travail. Sachez que vous pouvez solliciter un rendez-vous avec la médecine du travail à tout moment en contactant vous-même votre service de santé au travail.
Ce rendez-vous sera confidentiel et vous permettra d’être entendu sur vos difficultés, votre épuisement ainsi que sur vos conditions de travail.
Par ailleurs, dans le cas d’un conflit avec votre employeur, cette visite marquera une antériorité sur votre état de santé et renforcera votre dossier.
Burn-out : se faire accompagner par un professionnel de la santé au travail
S’extraire du burn-out et sortir de l’engrenage du surmenage demande du temps et un protocole adapté. Ce cheminement doit être mené avec un professionnel formé aux risques psychosociaux en entreprise.
En effet, des médecins ou psychologues n’ayant jamais connu le monde du travail pourront certes entendre votre souffrance mais n’auront pas la pratique et expertise nécessaire de la réalité du contexte professionnel. Ce qui est pourtant nécessaire pour vous accompagner sur le chemin d’une reconstruction d’une identité professionnelle plus saine et responsable.
De plus, sortir du burn-out nécessite un travail « actif », axé sur la mise en action via une approche comportementaliste. En cela, le travail de reconstruction diffère d’une approche psychanalytique classique. Ainsi, un travail avec un psychologue spécialisé en TCC ou un coach certifié formé aux risques psychosociaux est à privilégier dans le syndrome du burn-out.
Si vous voulez aller plus loin sur le diagnostic du burn-out, nous avons développé un test en partenariat avec des chercheurs en neurosciences de l’INSERM. Ce test vous permettra de vous situer avec précision sur l’échelle de l’épuisement professionnel. Ce qui représente la première étape pour établir un protocole d’accompagnement adapté à votre situation. (Lire aussi l’article Adulte haut potentiel et burn-out)
Vous pouvez nous contacter sur la plateforme en réservant un premier créneau d’échange exploratoire gratuit.