Pourquoi écouter ses émotions est essentiel pour l’épanouissement professionnel ?

18 Déc 2020

Les émotions sont des signaux vitaux, des informations essentielles pour notre auto préservation mais dont nos sociétés modernes normées et pétries d’hyper-performance nous ont peu à peu privés. Au travers de l’écoute de nos émotions et d’un appel à reconnaître et accepter notre vulnérabilité, des pistes pour se reconnecter à soi et trouver plus de sérénité au travail. 

Les émotions, indispensables à la survie de l’espèce humaine 

Les émotions sont indispensables à la survie de l’espèce humaine. En effet, nos émotions jouent un rôle essentiel pour affronter des situations ou des tâches trop importantes ou impliquantes pour être confiés au seul intellect comme le danger, la douleur, les déconvenues…  Les émotions sont des signaux que nous nous devons d’écouter pour assurer notre sécurité physique et psychique.

Cela ne veut pas forcément dire reculer devant la peur ou ne jamais s’exposer à ses sources d’anxiété mais plutôt être à l’écoute de ces signaux pour pouvoir nous aménager au sein de situations vécues comme menaçantes, désagréables ou douloureuses de petits espaces de confort, et ainsi vivre plus en accord avec nous-même. 

L’inhibition de nos émotions dans une société normée 

Le problème est que les émotions (surtout lorsqu’elles sont négatives) ont tendance à être inhibées dans nos sociétés modernes pour favoriser le vivre ensemble. Les espaces disponibles pour exprimer l’anxiété, l’ennui ou la honte sont rares. Et pourtant quoi de plus normal que d’expérimenter ces émotions de temps à autre dans un monde ou la seule certitude est finalement que nous n’en avons aucune, sur rien ? Mais la peur ou l’anxiété allant à l’encontre des critères de performance sociale sont désormais stigmatisés. 

Ce lissage émotionnel recommandé en particulier dans des environnements normés, comme les entreprises ou les structures dans lesquelles nous travaillons, induit l’idée qu’il n’est pas bien (et même parfois pas normal) de ressentir une émotion de vulnérabilité. Et sans clé pour pouvoir apprivoiser et gérer nos émotions, la seule option qui se présente à nous à court terme est de nier nos émotions, à nos risques et périls.  

Les risques liés à la répression émotionnelle 

Nous sommes malléables jusqu’à un certain niveau. Nier nos émotions, nous conformer à des comportements socialement valorisés ou nous ajuster au groupe peut fonctionner momentanément. Sur de courtes périodes, il est possible de nous ajuster, nous conformer à certains environnements mais à force de nous mettre à l’épreuve, nous risquons l’usure et même la rupture. Chaque matériau a des propriétés qui lui sont propres : une résistance, un niveau de combustion, une durée de vie. Il en est de même pour nous, en tant que personne. Comment connaître nos points de rupture, identifier nos limites, situer ces balises qui nous permettent de ne pas nous mettre en danger ?  

La recherche en psychologie consacrée à la répression émotionnelle montre que si les émotions sont niées sur une trop longue période, elles doivent trouver un point d’extraction à un moment qui sera plus fort et brutal : on appelle ce phénomène l’amplification. Cet état peut nous mettre en danger sur les plans cognitif, psychique et organique et avoir des conséquences sur notre santé à long terme. Réprimer ses émotions alors qu’elles sont notre principal gouvernail n’est pas un mode de vie pérenne, il est même destructeur. Un article très documenté est disponible dans la publication Cerveau et Psycho. (https://www.cerveauetpsycho.fr/tags/repression-emotionnelle) 

Comment se reconnecter à ses émotions 

Les émotions sont des informations qu’il nous faut traiter au risque de ne pas trouver la solution à l’équation de notre vie. Débranchons notre pilote automatique : l’écoute et l’acceptation de nos émotions sont les vecteurs de notre accomplissement et de notre épanouissement personnel. Pour vous aider à identifier vos émotions, il peut être utile de scanner votre journée du lever au coucher et de prendre le temps d’observer chaque action, chaque lieu, chaque interaction. Regardez ce qui se joue dans votre routine ou au contraire face à l’imprévu. Le but est de muscler votre capacité à reconnaître avec précision les émotions qui vous traversent.  

Dans le relevé de vos émotions, il est conseillé de ne pas utiliser la formulation « Je suis » parce qu’une émotion ne vous définit pas. Elle n’est pas un état amené à durer dans le temps mais une situation psychique transitoire et réactionnelle à un stimulus interne ou externe. Utilisez plutôt « Je ressens », « Je suis parcouru de », « J’ai peur », « Je suis heureux » et contextualisez ces ressentis : à quelles occasions apparaissent-ils ? Avec qui ? Quand ? Tentez de décrire avec le plus d’acuité chaque émotion. Plus nous sommes précis dans la façon de les nommer, plus nous pouvons mettre en place les stratégies de réaction adéquates.  

Classez ensuite ces émotions en deux catégories : celles qui vous font du bien et celles qui dégradent votre sensation de bien-être. Pour les ressentis positifs, analysez-les et repérez si des schémas répétitifs se dessinent. En fonction, voyez comment multiplier ces occasions d’identifier et de profiter des moments de bien-être, de fierté, d’accomplissement ou de sérénité. Ces moments doivent être au cœur de chacune de vos journées, présents et pré programmés dans votre tête dès votre lever, ce qui représentera un puissant motivateur à vous lever de bonne humeur et plein d’énergie chaque matin. 

Pour les ressentis négatifs comme les peurs, les stress, les frustrations, les moments de colère, classez-les en deux catégories : ceux qui sont évitables et ceux auxquels vous ne pouvez vous soustraire. Pour ceux dont vous pouvez vous détourner, établissez dès maintenant des stratégies : annulez des réunions, désengagez-vous de certains événements, déléguez des tâches.

Pour les ressentis négatifs non évitables, projetez-vous dans ces moments et interrogez-vous : comment les rendre plus supportables ? Plusieurs stratégies existent. Vous pouvez opter pour une présence absente : vous êtes là physiquement mais n’intervenez pas et prenez du recul ou faites autre chose de plus utile, si les conditions le permettent. Vous pouvez aussi revoir les conditions dans lesquelles cette tâche est exercée ; comment rendre l’expérience moins pénible, voire même agréable ?  

Accepter ses émotions, la clé pour créer du lien 

Le lien social est une notion clé pour décroître dans le travail, sortir du surmenage et témoigner davantage de bienveillance et de compassion à l’égard de soi-même. De nombreuses publications en neurobiologie le démontrent : la recherche de lien avec l’autre est ce qui nous permet de nous développer et de nous garder en bonne santé. Mais le problème est que les diktats de réussite sociale véhiculés dans nos sociétés modernes ne favorisent plus la connexion à l’autre.

Pourquoi ? En partie parce que nous avons peur de nous montrer tels que nous sommes, souvent par crainte de n’être pas assez bien. Une petite voix d’auto-culpabilisation nous répète sans relâche : « je n’en fais pas assez », « je ne suis pas assez présente auprès de mes enfants », « je ne fais pas assez de chiffre au travail », « j’ai mal géré ce dossier et j’aurais pu faire mieux »… Le problème est que ces croyances limitantes et ces jugements rigides nous enferment dans la honte et nous empêchent d’être nous-mêmes. Pire, ils nous poussent parfois à un masque.  

Mais comment créer du lien avec autrui si on ne se permet pas d’être nous-mêmes ?  

Comment établir des liens authentiques et empathiques avec les autres si on porte un masque visant à masquer en permanence nos vulnérabilités mais aussi en conséquence nos spécificités – ce qui nous rend unique ? Décroître et savoir s’extraire de l’hyper-performance, c’est aussi accepter nos fragilités et nos imperfections. Il est libérateur d’être conscient de ce que l’on sait faire et de ce qui est pour nous moins évident ou impossible et de l’accepter, simplement. Être au clair sur nos zones d’excellence et de progression représente un pas considérable pour s’éloigner du surmenage.  

Et surtout, accepter d’être faillible, c’est s’offrir la possibilité de demander de l’aide quand on ne sait pas, quand on n’y arrive pas. Et demander de l’aide nourrit directement notre épanouissement professionnel en nous permettant de progresser mais aussi de se sentir entouré et soutenu. Pour aller plus loin sur le pouvoir de la vulnérabilité, je vous conseille l’excellent Ted talk de Brene Brown ainsi que sa conférence grand format Appel au courage sur netflix

Si vous souhaitez aller plus loin dans les techniques de gestion des émotions, prenez un créneau d’échange gratuit de 30 minutes pour discuter de votre problématique. Des solutions concrètes existent. 

Je suis coach et formatrice et je vous aide à surmonter des épreuves et challenges professionnels

Emmanuelle Wyart Coach Formatrice épanouissement professionnel

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